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★ MOLLY VENET AKA DEMOLLYTION : ETRE JOUEUSE JUNIOR DE ROLLER DERBY ★

4 févr. 2020
par Dédé Froquée / Photo: Edouard Roussel

Crédit Photo: Edouard Roussel

A tout juste 17 ans, Molly Venet, aka Demollytion, a encore plus d'un tour de track devant elle. Jammeuse pendant 4 ans chez les K.O'n'Ass à Auxerre et depuis cette année pour les Flèches Revêches de Dijon, elle porte aussi désormais le bleu, le blanc et le rouge de la première équipe de France junior de roller derby.

Une joueuse passionnée humble et touchante dans sa sincérité et qui dédie au roller derby une place privilégiée dans sa vie.

Myrollerderby a choisi de soutenir Molly dans son aventure et, par là même, la section du roller derby junior en France. Recontre avec l'une des nouvelles ambassadrices Myrollerderby dans un portrait signé Dédé froquée. 

 

Bonjour Molly, est ce que tu peux te présenter s’il te plaît et nous en dire plus sur toi et ton rapport au roller derby ? 

Je viens tout juste d’avoir 17 ans, je vis dans l’Yonne en Bourgogne et je m’entraine depuis maintenant 3 ou 4 ans avec le club de roller derby d’Auxerre, les K.O’n’Ass, à 20 minutes de chez moi. Je me suis engagée cette année dans le championnat N2 avec l’équipe adulte de Dijon Les Flèches Revêches et fais maintenant officiellement partie de l’Equipe de France de Roller Derby Junior. Mon poste de prédilection est le jam, même si je prends de plus en plus goût au block en tant que pivot.

Tout a commencé dans mon garage lorsque je suis tombée sur des rollers qui y trainaient. Je n’ai pas hésité un seul instant avant de les enfiler jusqu’à ce que mon père me surprenne avec et surtout sans protections ! C’est à partir de cet instant qu’il a commencé à m’emmener avec lui au roller derby à Auxerre. Puis les choses se sont enchainées, j’ai eu mes premiers rollers à mon anniversaire et je venais de plus en plus régulièrement m’entraîner à patiner.

Mais ce qui m’a réellement fait découvrir le derby et qui m’a donné envie de le pratiquer, et non plus simplement de patiner, c’est lorsque que j’ai vu mon premier match. A l’époque je n’y comprenais pas grand-chose mais c’était un vrai spectacle, j’ai eu le déclic comme on dit.  Avant de faire du derby, j’ai pratiqué pendant 7 ans l’équitation, ce n’était pas du haut niveau mais j’entretenais ma passion pour les chevaux, c’était suffisant. Mais le derby m’a apporté un plus qui a fait pencher la balance et j’ai choisi d’arrêter l’équitation pour m’y consacrer pleinement. A côte du derby je fais surtout de la musculation dans mon lycée et je cours un peu aussi, le reste de mon temps je le consacre à ma famille, mes amis et mes études bien sûr.

 

Qu’est ce qui te plaît dans le roller derby ?

Beaucoup de choses me plaisent dans mon sport comme le partage incroyable entre les joueurs, les arbitres, le public et tous ceux qui gravitent autour de cette discipline, lors des rencontres sportives. La diversité de stratégie et le dépassement de soi, sont des points qui me poussent à être plus curieuse et à m’entrainer. C’est surtout un sport avec beaucoup de valeurs comme le respect, le fair-play, l’ouverture d’esprit et la tolérance. Il est vrai que ces valeurs peuvent paraître normales et logiques, pourtant elles ne sont pas toujours respectées dans le monde dans lequel nous vivons, alors que c’est grâce à celles-ci que je me sens si bien au derby !

Depuis que j’ai commencé, certaines personnes ont été pour moi des modèles. La première a été Suricat x4 une jammeuse de l’équipe de Dijon, à l’époque elle m’avait impressionnée quand je l’ai vue jouer, c’était lors du premier match que j’ai vu. J’ai longtemps aspiré à atteindre son niveau en jam. Aujourd’hui il y a Princess Cardinal ma coéquipière à Dijon, qui est aussi capitaine de l’équipe, que j’admire énormément en qualité de joueuse et humaine, c’est un modèle et un véritable soutien pour moi. Enfin la personne qui me donne toujours envie d’aller plus loin c’est mon père. J’ai envie de le rendre fier. 

 


Quelles sont tes sources d’inspiration et de motivation ? 


Lorsque je regarde n’importe quel sport pratiqué en haut niveau, ça constitue une source d’admiration qui me motive à m’améliorer dans le roller derby. A mes yeux c’est symbole d’accomplissement, de performance et de perfection. Cette année est très chargée pour moi ce qui ne me laisse pas assez de temps libre pour assister à beaucoup de matchs ou pour en regarder. Mais grâce aux nationaux je pourrais regarder des matchs de N2 lors des plateaux. 

Avec quel équipement roules-tu?

En matière d’équipement, j’utilise des protections TSG 3.0, ainsi qu’un casque S1 gold pailleté et des protections en gel pour orteils qui ont changé ma vie de jammeuse ! Les passages sur les stoppers douloureux font maintenant partie du passé ! En ce qui concerne mes rollers, la chaussure thermoformable ainsi que mes roues sont de la marque BONT.

 

Peux tu nous en dire un peu plus sur ton équipe d’Auxerre ?  

A Auxerre chez les K.O’n’Ass, l’ambiance est toujours au rendez-vous et la convivialité est sûrement la qualité qui représente le mieux notre équipe. Nous sommes 4 juniors au total au sein des licenciés. Notre niveau varie puisque l’équipe comporte beaucoup de « freshs » cette année qui sont encadrées par notre coach et nos anciennes joueuses avec plus d’expérience. Celles-ci ont participé aux N2 l’année dernière et ont pu acquérir plus d’expérience.

Nos entrainements varient entre 1 et 2 par semaine en fonction de notre unique gymnase mais pas des moindres ! Le track tracé au sol et le grand espace dont nous bénéficions est un réel atout pour l’équipe. L’équipe participe à quelques matchs dans l’année, les joueuses complètent en général des équipes comme Les Trick’Ass à Troyes. Justement un événement est prévu en Avril où la nouvelle équipe composée de freshs jouera à domicile et nous vous attendrons nombreux !

 

Quelle place tient le roller derby dans ta vie au quotidien ? 

Le derby tient une place immense dans ma vie et j’y consacre le maximum de mon temps. Même si mes entrainements sont limités à Auxerre, je vais parfois m’entrainer avec mon père le dimanche matin à Sainte-Geneviève-des-Bois chez les psycho-quad, je participe à des matchs préparatoires aves les Flèches Revêches, etc… Et puis il y a aussi toute la préparation physique que j’effectue durant mon temps libre. 

 


Molly, tu fais partie de l’équipe de France junior, peux-tu nous raconter ta sélection et tes perspectives ?


Ma sélection en équipe de France a été un des meilleurs moments que j’ai vécu dans le derby. Si j’avais su il y a 4 ans que je ferais partie de la première équipe de France junior de roller derby ! Ça a d’abord été assez stressant, je n’avais jamais connu ça et j’appréhendais beaucoup ce moment; savoir si j’allais être à la hauteur des attentes des coachs, savoir si j’allais être retenue. Il y avait aussi le fait qu’on ne se connaissait pas tous et qu’au fond chacun d’entre nous avait activé le « mode » compétition, c’était une ambiance particulière. Mais dès que les patins étaient retirés nous apprenions à nous connaitre dans une ambiance très conviviale !

Les entraînements équipe de France se déroulent sur 2 à 4 jours pendant les vacances scolaires et aujourd’hui après nos 2 entrainements passés tous ensemble, nous avons noué des liens forts et c’est en partie grâce à notre objectif commun : étinceler à la coupe du monde ! Celle-ci se déroulera à Regina au Canada du 15 au 16 août et je suis très fière et honorée de faire officiellement partie du voyage. C’est une grande première pour beaucoup d’entre nous et je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre; du coup j’essaye de m’entraîner un maximum. Je pense que ce que je redoute le plus c’est la blessure et les matchs face aux grandes équipes américaines et canadiennes, mais je sais que la team se serrera les coudes face à l’adversité.

 

Peux tu nous parler du roller derby junior en général et des différences avec la section adulte? 

Le roller derby junior est en pleine expansion en France et l’évènement Graine de Track, qui s’est déroulé à Auxerre en 2019, a mis en lumière cette catégorie de joueurs et joueuses. Il existe quelques équipes assez conséquentes de juniors en France notamment à Calais, Lille, Clermont Ferrand, Chalon-sur-Saône et à Toulouse. Cependant, il y a encore beaucoup de joueurs juniors isolés, qui s’entraînent avec une équipe adulte à défaut d’être à proximité d’une équipe junior. Nous sommes quelques-uns dans cette situation en équipe de France.

Je pense que les principales différences entre le derby junior et le derby adulte sont le dynamisme, la vivacité d’esprit et la curiosité. Des qualités qui, je trouve, rendent le jeu tout autant difficile que face à une équipe adulte. Les autres principales différences sont que contrairement aux équipes adultes nous sommes mixés et il y existe différents niveaux de jeu qui réglementent les différents contacts possibles. En effet il existe 3 niveaux en catégorie junior : le N1 où les joueurs font uniquement du positionnel, l’impact est interdit, le N2 où les joueurs peuvent se pousser et enfin pour le N3 les règles du roller derby adulte s’appliquent. Nous avons donc droit au même contact que les joueurs majeurs.

Normalement il est nécessaire d’avoir 18 ans pour intégrer une équipe adulte, or il est possible d’intégrer une équipe adulte pour n’importe quel championnat à partir de 16 ans. Pour cela il faut faire une demande de sur-classement pour les jeunes de 17 ans et de double sur-classement pour ceux de 16 ans.  Pour ma part, faire le championnat avec une équipe adulte était un souhait très important puisque je me suis longtemps entrainée avec les adultes. Je suis donc très heureuse de pourvoir participer aux N2 avec les Flèches Revêches cette année.

 

Peux tu partager avec nous ton meilleur souvenir sur le track ? 

Mon meilleur souvenir sur le track… j’en ai tellement ! L’un de mes meilleurs souvenirs était à mon premier match lorsque nous avons gagné notre premier match avec l’équipe d’Auxerre grâce aux quelques points que j’ai marqués au dernier jam et que mon père m’a fait tournoyer dans ses bras. On était toutes tellement heureuses qu’on en a pleuré.

Puis il y a eu aussi la fois où Elociraptor, ma grande coéquipière de Dijon et d’équipe de France, et moi, avons complété l’équipe de Clermont Ferrand pour le match contre Calais à Graine de Track. L’ambiance était dingue ! Après le match, les joueuses d’Auxerre m’ont soulevé dans les airs en chantant, c’était très drôle et ça m’a beaucoup touchée. 

 

Comment se comporte ton entourage par rapport à ta pratique ? 

Mon entourage a toujours été derrière moi. A chaque match que j’ai joué à Auxerre, ma famille s’est toujours déplacée pour me voir et m’encourager. Ils me demandent souvent des nouvelles à ce niveau et leur intérêt est une source de motivation.  Mes amis aussi m’encouragent même s’ils connaissent peu ce sport et donc les enjeux.

En général les gens qui m’entourent sont curieux quand je leur parle du roller derby; ils posent beaucoup de questions et c’est génial de partager ma passion avec eux. Il n’y a pas que ma famille et l’équipe d’Auxerre qui me soutiennent dans le derby, il y a aussi mon coach de Dijon, Aurélien Narmantowicz, qui m’aide énormément, qui prend toujours le temps de répondre à mes questions intempestives sur les règles. Il y a Léna Vautrin qui trouve toujours les bons mots, il y a Eloise Ghorzi qui est toujours là pour moi, l’aventure équipe de France nous aura rendu inséparables !

Et il y a encore beaucoup d’autres personnes auxquelles je pense parmi Les Trick’Ass, Les Psyko’Quads ou encore les Bloody Angels. Toutes ces personnes qui sont maintenant mes amis, sont derrière moi et me poussent à donner le meilleur de moi-même.

 

Qu’est-ce que le derby t’a apporté dans ta vie ? 

Pratiquer le derby m’a appris ce qu’est la fraternité et ça m’a apporté beaucoup de positif dans ma vie comme plus de confiance en moi, accepter la différence, affronter l’échec ; et ça m’a permis de m’affirmer. Ça m’a aussi apporté beaucoup de bonheur et aujourd’hui je ne me vois pas avoir une vie sans sport: ça change les idées et ça fait tout simplement du bien. Sans oublier toutes les superbes personnes que j’ai pu rencontrer au fil des années. Les points sur lesquels j’aimerais évoluer dans ma pratique sont le patinage et aussi le « 1vs1 » en blocage. 

 

Quel serait ton rêve lié au derby si tu pouvais réaliser tout et n’importe quoi ? 

Si je pouvais réaliser tout et n’importe quoi dans le derby mon rêve serait sûrement de rentrer en équipe de France féminine Adulte, mais avant ça, que nous gagnions cette coupe du monde en junior pour montrer à tous les jeunes de France que rien n’est impossible !

 


As-tu un message à transmettre à quelqu’un via cet article ? 


Pour tous ceux qui sont arrivés jusqu’au bout de cet article, je souhaiterais vous dire croyez en vos rêves et vous serez récompensé pour vos efforts. Merci à vous tous de faire vivre notre sport en France et de le transmettre avec autant de passion à nous, jeunes joueurs. Soyez fiers de qui vous êtes et de ce que vous accomplissez, vous êtes les modèles d’une génération qui a la chance de montrer à l’international ce qu’est le roller derby français.

 

Merci Molly et bonne continuation pour la suite ! 

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