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SNEAKY BLONDIE ET BLOODIE PHOENIX : LA VOIX DES JUNIORS A LA COMMISSION ROLLER DERBY

24 févr. 2020
par reporter sans stoppers

 

 

Elles consacrent toutes les deux une énergie folle au developpement du roller derby junior en france, rencontre avec Sneaky Blondie et Bloody Phoenix dans une interview croisée signée Reporter sans stoppers. 

 

 

Qui êtes-vous ?

Caroline : -Je m'appelle Sneaky blondie / Caroline Croigny. Je suis responsable développement junior pour la commission Roller Derby, référente formations Roller Derby pour la FFRS, coach des Dead Dragibus de Calais et Line-up équipe de France Junior.

Marion : -Moi c'est Bloody Phœnix / Marion Dupuis. Je suis coach des Dead Dragibus et des Sirènes Hurlantes de Dunkerque (adultes). Je suis manager de l’équipe de France Junior et membre du groupe de travail Junior de la commission.

 

 

Parlez-nous de votre équipe.

Caroline : -Notre équipe, les Dead Dragibus (Calais), a été crée en 2014 et a été la première en France (avec celles des LRG aujourd’hui en veille et de, ndlr, Roller Derby Lille encore active). Cette équipe a été créée suite à l’envie de pérenniser le sport et inscrire durablement la présence du roller et du roller derby sur notre territoire, historiquement pauvre en pratique de roller.

Marion : -Aujourd’hui, cette réflexion paie puisque des juniors intègrent maintenant les collectifs adultes ! L’équipe compte à ce jour 30 membres, une quinzaine de niveaux 3, une dizaine de niveaux 2, et quelques niveaux 1 recrutés cette année. Nous sommes deux coachs, et avons deux entraînements par semaine d’1h30, tous niveaux confondus.

 

 

Depuis quand coachez-vous les juniors ?

On coache les juniors depuis 2014 !

 

 

Aviez-vous une expérience auprès des jeunes avant de vous lancer dans cette aventure ?

Caroline : -Pas vraiment. J’avais fait un peu d’animation avec des jeunes, mais cette expérience s’arrêtait à ça. S’y lancer a demandé beaucoup de préparation sur les bonnes pratiques et la réglementation associative.

Marion : -J'avais quelques expériences professionnelles surtout en animation, aide aux devoirs, accompagnements d’enfants présentant un handicap. Disons qu’en terme de gestion de groupe et de psychologie, j’étais un peu armée!

 

 

Qu'est- ce qui vous a motivées à prendre en charge une équipe ?

Caroline : - Le recrutement pour des équipes de province sans culture de la glisse c’est globalement difficile. L’idée était d’une part de créer un vivier de potentiel.le.s futur.e.s joueu.r.se.s adultes, d’autre part, l’envie de transmettre aux plus jeunes ce savoir et leur offrir ce à quoi, personnellement, je n’ai pas eu accès enfant. Le roller derby, c’est clairement le sport qu’il m’aurait fallu enfant, mais à l’époque ....

Marion : - Tout construire de A à Z, sans vrai support car nous étions les premières, c’était un vrai challenge. Mais j’avais cette envie de partager ma passion avec des jeunes, de faire connaître le roller derby à un nouveau public, et de découvrir mes potentiel.le.s futur.e.s coéquipier.e.s! C’était aussi une envie de monter une équipe avec une copine de derby!

 

 

Vous êtes/étiez joueuses. Quelles sont les différences selon vous entre le derby adulte et le derby junior ?

Les enfants sont très naturels, vivent les expériences avec beaucoup d’émotion et c’est génial de les accompagner là dedans. On les voit grandir grâce au roller derby: en motricité, en gestion des émotions, en intégration sociale. Tout ça rend leur encadrement très différent de celui des adultes, même si parfois on retrouve des comportements similaires chez les adultes ! C'est très prenant psychologiquement. Au niveau du jeu purement, les enfants mettent du temps avant d’être capables d’enregistrer plusieurs sources d’informations simultanées: parler, entendre des indications, faire des actions , ça demande des capacités au cerveau qui se développent avec le temps. Du coup, chaque niveau et chaque âge a ses exigences. Il faut avoir bien conscience de ce développement psychologique et cognitif dans la préparation des objectifs de saison pour ne pas leur demander des choses irréalisables. Et puis, ne pas oublier l’aspect ludique et fun, qui permet aux enfants de se faire plaisir et d’apprendre plus facilement.

 

 

Graines de track, l'événement majeur du roller derby junior s'est terminé ce week-end, les 22 et 23 février, que représente t-il pour vous? 

Caroline : -Graines de Track, c’est un événement national qui permet d’asseoir le roller derby junior en France parce que les enfants se rencontrent et se motivent, les coachs se forment et échangent leurs pratiques et ressentis, les officiel.le.s se forment à l’arbitrage du junior. On voit bien qu’entre les deux éditions, on est passé de 90 à 120 jeunes. Des équipes se sont créées suite à la première édition et c’est la plus belle chose qu’on pouvait espérer ! Nous attendons grâce à cet événement que tout le monde y trouve son compte et de permettre la naissance de nouvelles sections. Que les coachs et encadrant.e.s échangent, que les officiel.le.s français.e.s puissent appréhender les niveaux de jeu et que les enfants puissent se rencontrer dans une ambiance propre au roller derby: fun, fair-play, inclusive et bienveillante.

Marion : -Pour moi, c'est un moment d’échanges, et de partage entre les coachs et les pratiquant.e.s. Les équipes juniors sont encore peu nombreuses (même si ça tend à se développer). 

 

 

Quels sont les axes de développement de la section junior du derby en France ?

On souhaite voir naître de nouvelles sections et proposer aux associations des ressources pour leur faciliter le travail dans leur création. Le développement de sections junior peut permettre au derby de se faire connaître plus largement, auprès de nouveaux publics. Parallèlement, de jeunes joueur.se.s arriveront dans des équipes adultes en étant déjà formé.e.s, et le niveau général en France grandira.

 

 

Quelles sont les difficultés rencontrées au sein d'une section ?

Elles peuvent être de toute sorte... des difficultés avec des parents.... Des histoires d’adolescents dans le groupe... il faut clairement avoir une équipe soudée coûte que coûte, et mettre au clair tout de suite un fonctionnement entre l’équipe de coachs, les parents, et l’association.

 

 

Vous emmenez l'équipe de France pour la première coupe du monde junior au Canada. Quel est votre rôle au sein de ce collectif ? Comment abordez-vous cette épopée ?

Caroline : -Je suis line-Up. J’ai choisi ce poste car je repère bien les profils, affinités et capacités. Je prends cette aventure comme un réel honneur et une chance exceptionnelle. Conduire la toute première équipe de France junior de roller derby à la coupe du monde marque le début d’une grande épopée et un pas décisif dans le développement du derby junior en France. C’est le début de quelque chose mais pour moi, cela marque aussi un aboutissement d’un travail mené depuis plusieurs années pour arriver jusqu’à la création de ce collectif!

Marion : - Je suis manager de l’équipe. Je m’occupe de l’organisation des stages et des déplacements (hébergements, repas, organisation sur place...) du relationnel avec les parents, du passage d’informations, en collaboration avec notre CTN (Jeanne Kuroda) et la ligue accueillante. J’ai choisi ce poste, car je suis très organisée et prévenante. J’avais envie de permettre aux coachs de s’occuper exclusivement de la préparation sportive, sans avoir à organiser la partie technique et administrative de l’Equipe de France.

 

 

Qu'est ce que vous apporte le coaching auprès des juniors?

Caroline : -Je ne joue plus vraiment depuis 3 ans suite à une blessure, et on me demande souvent si jouer me manque, mais pas du tout. Je m’éclate vraiment en coaching ! Voir les juniors évoluer si rapidement, les faire passer dans le niveau suivant est quelque chose de tellement gratifiant. Voir les enfants de son équipe fier.e.s. , gagner en confiance et être de vrais battant.e.s, c’est comme si c’était nos propres enfants. Je suis une retraitée cassée de partout alors les voir placer leur jeu en appliquant le savoir que je leur transmets c’est tout aussi kiffant que de jouer !

Marion : -De la patience et du self control ! En débutant le coaching des juniors, je pensais en avoir. J’avais tort! Ça m’apporte aussi beaucoup en terme de pédagogie pour les adultes: être obligée de bien adapter son discours au niveau de compréhension des juniors, ça permet de gagner en clarté de communication.

 

 

Comment envisagez-vous la suite de votre aventure derby ?

Caroline : - J’imaginais jamais être là aujourd’hui alors la suite... ! Je suis très investie dans le derby depuis 2011 et j’ai sacrifié beaucoup. Je multiplie les rôles et les casquettes cette année, je verrais comment les choses évoluent. Étant maman, ma famille se sacrifie beaucoup pour que je puisse vivre ma passion et cette année complètement dingue à 100%. Je profite un maximum de chaque moment en gardant toujours à l’esprit que chaque aventure est unique. C’est une chance inouïe de faire partie d’un staff de coaching, d’autant plus d’un tout premier collectif national sur lequel il faut tout construire.

Marion : -On verra bien!

 

Reporter sans stoppers 

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